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Broyer du noir : être déprimé, triste
(milieu XVIIIe siècle) Cette locution ne se comprend globalement que par l'emploi, habituel, de noirtraditionnellement associé à la mélancolie, à la tristesse ; mais l'emploi du verbe broyer demeure inexpliqué. L'origine est sans doute à chercher dans l'argot des peintres ou des chimistes, mais les valeurs figurées de broyer (être broyé «écrasé») ont probablement motivé le succès de l'expression. Elle s'est maintenue, contrairement aux expressions, concurrentes faire du noir (Rousseau) et être dans son noir (1808, Boiste).
«L'anxiété me retient ici ; - si tu broies du noir comme je le fais dans les longues interruptions de notre correspondance, je souhaite, mon ami, qu'il ne t'arrive pas d'en être privé du 22 juillet au 14 juin ; […].» (V. Jacquemont, Correspondance, t. II, p.94.)
Avoir la tête dans les nuages :être distrait; se perdre dans des rêveries confuses
Être dans les nuages : « être distrait » -> DANS LA LUNE. La position en hauteur et la matière nébuleuse exprimant la perte de contact avec le réel, symbolisé par le sol terrestre (cf. Les Pieds sur terre). Variante récente : être, marcher, vivre sur un (son) nuage.
Casser les pieds de quelqu'un : ennuyer, importuner quelqu'un
On attendrait plutôt écraser ; dans cette locution d'origine argotique (1890, in Esnault), pied estl'équivalent euphémistique d'autres termes dont l'association avec casser est nettement plus claire, (casser le cul, etc.). En outre, le pied, en argot c'est la «part». Or de la part ou parties, le jeu de mot est aisé.
«Je veux pas te voir fiche le camp vous me cassez les pieds vous tous les mioches va-t-en qu'est-ce que tu as à me suivre partout ?» (T. Duvert, Paysage de la fantaisie, p. 192)
Poser un lapin : faire attendre quelqu'un en ne venant pas à un rendez-vous
[Cette locution] a signifié aussi partir sans payer. Selon la chronologie établie par Esnault (Dictionnaire des argots), l'expression veut dire en 1880 «ne pas rétribuer les faveurs d'une fille», un lapin étant un paiement éludé (milieu du XIX siècle.), d'après un effet de sens analogue à celui qui produit lapin«voyageur clandestin» (voyager en lapin). À rapprocher de payer en monnaie de singe, de l'espagnolhacer un mico «faire un singe = manquer un rendez-vous» de l'ancienne locution payer en chats et en rats, et, en ce qui concerne notre animal de l'expression francomtoise faire un lièvre «prendre un objet à ses parents pour le vendre» (le point commun est le «vol , mais le lapin est «un refus de payer»).
«Le grand plaisir de ces spécialistes [les floueurs] consiste à promettre monts et merveilles aux femmes galantes et se retirer sans laisser aucune espèce de rémunération. Cette façon de procurer du plaisir s'appelle : poser un lapin.» p. 149 (G. Macé, ancien chef du service de la Sûreté, Mes lundis en prison)
«La dame expliquait qu'on lui avait posé un lapin furieux, et le bijoutier allait déposer à son tour une plainte en escroquerie.» (Goron, L'Amour à Paris, t. II. p. 644)
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